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l'Afrique vue par
ses photographes
purpose 3 - automne 2006
Malick Sidibé Le photographe doit être gai
Sidi M. Sidibé Modèles
Gabriel Fasunon Le monde de Jebba
Paul Kabré J'ai vécu avec les Gãeemsés
James Koblah Bruce Vanderpuije Accra, Gold Coast, années 1930
Photographes ambulants Togo • Bénin • Nigeria
Guy Hersant Le sens du lien
Musique de Seijiro Murayama
Nombre d'occidentaux ont la vision d'une Afrique menaçante. D'autant plus que la propagande populiste et sécuritaire que nous subissons associe étroitement immigration et insécurité. L'Afrique n'aurait rien à nous apporter, sinon un surcroît de misère et de troubles sociaux… Et quand ce n'est pas la peur, c'est l'exotisme qui domine : nous avons aussi une image d'Epinal de l'Afrique, héritée du colonialisme, une vision réductrice, touristique (le soleil, le désert, les paysages, les grands animaux…), une image d'où les africains sont absents.
Les richesses culturelles d'un continent aussi vaste sont complètement occultées. Il nous paraît donc urgent de s'intéresser aux manifestations et aux publications qui mettent à l'honneur les arts africains, et à travers eux, présentent une Afrique plus réaliste : "Nouvelles africaines. Quand l'Afrique s'expose en images", du 14 septembre au 8 octobre 2006, dans le XXe arrondissement de Paris, "Africa Remix" au centre Pompidou et " beautés.afriques@nantes" en 2005, ou encore l'émission "L'Afrique enchantée" diffusée sur France Inter cet été.
Dans ce troisième numéro de purpose, vous ne trouverez pas les traditionnels reportages en Afrique. Nous avons choisi de le consacrer aux photographes africains, et plus précisément aux portraitistes de l'ouest sub-saharien. Nous présentons les travaux de Malick Sidibé, maître malien du portrait ; Sidi M. Sidibé, photographe "modéliste" à Bamako ; Gabriel Fasunon, portraitiste depuis le début des années 1960 dans son village du Nigeria ; Paul Kabré, qui a vécu dans la rue avec les fous ; James Koblah Bruce Vanderpuije et le "Deo gratias studio" des années 1930 au Ghana ; les nouvelles générations de photographes de studio et ambulants du Bénin, Nigeria et Togo ; et enfin Guy Hersant, photographe français découvreur d'une certaine photographie africaine et lui-même portraitiste.
Nous vous invitons à découvrir une photographie profondément ancrée dans le réel, qui remplit des fonctions essentielles à la vie sociale : témoigner, consacrer, échanger, vendre…
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