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purpose 9

au travail

purpose 9 - été 2009


Robert Doisneau  Travailleurs
Maurice Broomfield  Industry
Lee Friedlander  At Work
Brian Ulrich  Copia
Nigel Shafran  Supermarket checkouts / Supermarket portraits
David Moore  Office
Darin Mickey  Stuff I Gotta Remember Not to Forget
Emmanuelle Léonard  Les Travailleurs
Barbara Pellerin  Barentin, 76, rue Auguste Badin
Anne Favret & Patrick Manez  Chambre avec vues
Thomas Kneubühler  Absence
Gérard Dalla Santa  Gestes
David Mozziconacci  Nyc (Not Yet Completed) - Récupération
Henk Wildschut  Shelters
Raphaël Dallaporta & Ondine Millot  Esclavage domestique

Musiques de Eric Cordier, Jim Meneses, Alva Noto, Francesco Cavaliere, David Smith

Dans toute société le travail est un sujet de préoccupation majeur. Il occupe une place prépondérante dans la vie d’un homme, il en détermine en partie l’identité, il en structure l'existence.

Bien que le travail soit un lien social reconnu universellement, souvent nos différentes professions nous séparent. Lorsque quelqu’un nous parle de son travail, de ses difficultés ou de son plaisir à travailler, nous avons du mal à le comprendre et à partager son vécu si nous n’exerçons pas le même travail que lui. Absorbés par nos occupations professionnelles, nous connaissons mal le travail des "autres" et nous nous interrogeons peu.

Pour sortir de cette indifférence, les témoignages des photographes, des cinéastes, des artistes, des poètes ou des écrivains sont nécessaires.

Les séries photographiques présentées dans le neuvième numéro de purpose nous plongent dans l’univers du travail d’hier et d’aujourd’hui. Elles nous ouvrent les portes des bureaux, des usines, des entreprises, des hôpitaux, nous montrent les coulisses des magasins, des supermarchés… qui d’habitude sont des lieux privés et inaccessibles. Les photographies nous permettent de voir qu’au gré des évolutions technologiques et économiques, les formes du travail changent, que de nouvelles conditions modifient notre rapport au travail : gestes et postures s’adaptent aux nouveaux équipements et aux nouvelles machines.

Attentifs au monde du travail, les photographes essaient d’en comprendre le fonctionnement : ils sont fascinés par la répétition des gestes ou par la figure du travailleur, certains s’intéressent plus à l’environnement, d’autres donnent du travail une image plus critique.

La profusion d’images publicitaires, de recettes pour vivre mieux, d’images au service de la communication, participe à une frustration quotidienne. Travailler plus pour gagner plus pour consommer plus ? Faire tourner l'économie au profit de qui ? S'interroger sur le sens de notre travail revient à s'interroger sur le sens de notre existence…

Photographier le monde du travail est essentiel : cela nous aide à comprendre que travailler ne signifie pas seulement gagner de l’argent. Derrière chaque travail il y a des hommes, il y a un monde fait de relations et de sentiments : l’amitié, la haine, le respect, la soumission, la solidarité, l’ennui, le stress, le bonheur, le courage, la peine…

Photographier le monde du travail, c'est lui rendre hommage, s’opposer à sa déshumanisation, sa dévalorisation, et lutter contre l’instrumentalisation des individus.